vendredi 15 juillet 2011

LES HARKIS INTERPELLENT LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE MONSIEUR NICOLAS SARKOZY AVANT LA LONGUE MARCHE PEDESTRE DES HARKIS ET PIEDS-NOIRS VERS PARIS


Hamid Gourai (à droite) et Fatima Valla entourent les harkis venus à L’Ardoise pour défendre leur cause. (Photo JEAN-LUG BUYTAERT)




MIDI-LIBRE

LAUDUN - L'ARDOISE
Les harkis interpellent le président Sarkozy
15/07/2011

Le camp de Saint-Maurice à L’Ardoise bordé par la route de Saint-Laurent-des-Arbres est un terrain militaire. Défense d’entrer. Pourtant, ce terrain d’une quinzaine d’hectares, toujours protégé par des barbelés, construit par les Allemands durant la Deuxième Guerre mondiale a accueilli des Républicains espagnols, des prisonniers de guerre allemands, des Russes et des Polonais, pour ne citer qu’eux.
Le 29 octobre 1962, ce camp géré et gardé par l’armée française devient centre d’accueil pour les harkis et leurs familles. Ils sont plus de 6 000 personnes à vivre dans des conditions très spartiates. Des naissances, des décès sont enregistrés. Comme dans tout village. Sauf que celui-ci est coupé du monde, puisque nul civil ne peut en sortir.
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Hier, Hamid Gourai, le président de la coordination nationale du mouvement de la résistance harkie accompagné par Zohra Benguerrah, la vice-présidente et par Fatima Valla, secrétaire avait choisi ce lieu emblématique, aujourd’hui utilisé comme champ de manœuvre par la Légion étrangère de L’Ardoise, pour interpeller le président de la République, Nicolas Sarkozy.
"Nous voulons que le président tienne ses engagements du 31 mars 2007 en faveur des harkis et des pieds-noirs, alors qu’il était candidat à l’élection présidentielle. Soit la reconnaissance officielle de la responsabilité de la France dans l’abandon des harkis et de leurs familles et les massacres qui ont suivi leur désarmement", précise Hamid Gourai. "Pour ce faire, nous voulons qu’une loi soit votée par l’Assemblée nationale, donc tant par les députés que par les sénateurs. Nous, nous avons tenu notre engagement : appeler à voter pour lui", enchaîne le président national.
Fatima Valla détaille : "Nous voulons que cessent les injustices des administrations dont nous sommes victimes, comme par exemple de devoir présenter nos papiers de nationalité, pour justifier de notre nationalité française. Or, lorsque nous sommes nés, l’Algérie, c’était trois départements français, Oran, Alger et Constantine."
Hamid Gourai enchaîne : "Nous sommes fidèles à la République dont nous sommes les enfants. Nous sommes des Français à part entière et non de seconde zone. Aujourd’hui, la France nous tourne le dos alors qu’elle est notre mère patrie. C’est une nouvelle trahison."
À l’heure ou la prochaine élection présidentielle de 2012 occupe déjà le devant de la scène de la vie politique nationale, et oblige les experts en stratégie des états-majors des partis politiques, à phosphorer, la coordination nationale de la cause des harkis tape du poing sur la table. "La commémoration du cinquantenaire de l’arrivée des harkis en métropole coïncidera avec l’élection présidentielle. Avec les pieds-noirs, ils pèseront sur le choix du candidat. Si Nicolas Sarkozy se présente, il risque d’essuyer un vote sanction sur ses engagements non tenus."

samedi 9 juillet 2011

MANIFESTATION AU VIADUC DE MILLAU LE 2 JUILLET 2011- OPERATION COUP DE POING PEAGE GRATUIT AUX VEHICULES

MIDI-LIBRE - Millau
Les harkis manifestent à la barrière de péage
HUGUES CAYRADE
03/07/2011

À l’appel de la coordination nationale du mouvement de la résistance harkie, une vingtaine de personnes ont manifesté hier, en milieu d’après-midi, à la gare de péage du viaduc, à Saint-Germain. Cette opération “coup de poing” (le lieu a été décidé au dernier moment en AG) a donné lieu à une légère bousculade entre les manifestants, les gendarmes du peloton autoroutier et les agents de sécurité de la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM), sur fond de première journée de grand départ en vacances...
Tout est néanmoins rapidement rentré dans l’ordre et, après quelques explications au poste de gendarmerie du péage, les manifestants ont rejoint le centre-ville où ils ont défilé de République à Mandarous aux cris de "Harkis, Français par le sang versé", "De Gaulle assassin" et encore "Sarkozy voyou de la République"...
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La coordination nationale, à laquelle adhère la nouvelle association, Harkis aveyronnais, les oubliés de la France, créée voilà une dizaine de jours (Midi Libre du 26 juin), demande au Président de la République de tenir les engagements pris lors de la campagne de 2007, à savoir la reconnaissance officielle de "la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des Harkis" en Algérie après les accords d’Évian de mars 1962. "À l’approche de la présidentielle de 2012 et des 50 ans de ce massacre, une grande marche est organisée jusqu’à Paris, au départ de Montpellier, le 22 août", rappelle Hamid Gouraï, président de la coordination. La manif s’est dispersée dans le calme.
La CEVM, qui évoque un préjudice de 2 500 € consécutif à la courte opération péage gratuit, devrait cependant porter plainte.











LA DEPECHE-DU-MIDI

Grand Sud » Aveyron
Millau et sa région
Publié le 06/07/2011
Echange de plaintes entre Eiffage et Harkis.

Samedi dernier, une vingtaine de personnes de l’association Harkis aveyronnais, les oubliés de France, ont manifesté au viaduc de Millau en laissant passer les automobilistes gratuitement pendant une heure. Ils reprochent au président Sarkozy de ne pas avoir tenu ses promesses de campagne électorale. La société Eiffage a déposé plainte au peloton de gendarmerie de l’autoroute A75 pour « perte de recette ». Le directeur du viaduc, Emmanuel Cachod, précisait, hier, qu’il s’agit d’une procédure systématique pour, justement, dissuader de telles initiatives. De son côté, la représentante des harkis aveyronnais, indiquait qu’elle allait en référer à la Coordination nationale pour d’éventuelles suites : « On était venu sans intention de casser, c’était une manifestation pacifiste juste pour défendre nos droits », précisait la présidente Fadhila Taghouzi, hier après-midi à « La Dépêche du Midi ».
Dans le courant de la journée, les choses se sont précisées et le président de la Coordination nationale du mouvement de la résistance harkie, Hamid Gouraï, indiquait qu’il déposait, au nom de la coordination, une plainte « pour violences policières sur des femmes de harkis » et ajoutait : « Nous déposons plainte contre le sous-préfet de Millau et madame la préfète de Rodez ». Il indique avoir saisi la présidence de la République et les autorités de la Gendarmerie nationale pour leur demander d’ouvrir une enquête disciplinaire. Selon M. Gouraï, il avait été convenu avec les gendarmes que s’il n’y avait pas plainte d’Eiffage, eux-mêmes en resteraient là. Très remonté, le président, annonce des actions d’envergure au niveau national dans les jours à venir et dénonce une atteinte au droit constitutionnel de manifester.