dimanche 6 mars 2011

CONGRES NATIONAL DES HARKIS ET DES PIEDS-NOIRS A EU UN GRAND SUCCES - IL A RASSEMBLE PLUS DE 300 PERSONNES

QUELQUES PHOTOS DU CONGRES NATIONAL A MONTPELLIER AVEC LES INTERVENTIONS DES REPRESNTANTS DE LA COORDINATION NATIONALE DU MOUVEMENT DE LA RESISTANCE HARKIE ET DES PERSONNALITES POLITIQUES.
UN ARTICLE DE PRESSE PARU DANS LE JOURNAL PRESENT JEUDI 3 MARS 2011.




























































































































































































































































































































Le Congrès national des harkis et des pieds-noirs à Montpellier


Honneur et Fidélité


Un Congrès national réunissant des harkis et des pieds-noirs, dans une même exigence : la reconnaissance du génocide des Français musulmans, et une même projection dans l’avenir : la commémoration de l’exode de 1962, l’an prochain, c’est déjà un petit exploit en soi. Il y a de nombreuses associations harkies et de tout aussi nombreuses associations pieds-noires. Les unes et les autres souvent jalouses de leurs prérogatives (preuve qu’en ce domaine-là, les expatriés d’Algérie, toutes origines et toutes confessions confondues, sont parfaitement intégrés aux habitudes gauloises…)

Le petit exploit, c’est à Zohra et Hamid qu’on le doit. Et un petit exploit qu’on leur devait bien pour saluer ces deux années passées place Edouard-Herriot, derrière l’Assemblée nationale. Par tous les temps. En butte à la persécution policière. Et aux mauvaises manières de la mairie du 7e arrondissement de Paris
Qu’on me permette, d’entrée de jeu, de relever deux symboles forts.

La réunion s’est déroulée au Domaine de la Providence qui fut, naguère, un superbe domaine religieux planté de vignes et d’oliviers. Il n’en reste aujourd’hui qu’une superbe chapelle, désaffectée, et un minuscule bout de terrain encerclé par d’immenses chantiers : l’agglomération urbaine montpelliéraine tentaculaire ne cesse de s’étendre tous azimuts. Et vous verrez que, demain, ils assécheront la Petite Camargue pour la bétonner…
Il n’empêche que nous étions là. Un îlot de résistance. Nous sommes le peuple de la vigne et de l’olivier. Pas celui des coupeurs d’arbres.

L’autre symbole, auquel j’ai été sensible, ce fut la présence d’Olivier Figueras, accompagné de son fils, Jean, âgé d’une quinzaine d’années. Jadis, c’est André Figueras, qui œuvra pour les blessés et les martyrs de l’Algérie française, qui emmenait le petit Olivier au mas Thibert pour rencontrer un grand Français, le Bachaga Boualem. D’André à Olivier et d’Olivier à Jean, le relais est passé. Semper Fidelis .

Qui avait répondu à l’appel de Zohra et Hamid ?

Eh bien, ceux qui avaient su l’entendre avec le cœur. Anne Cazal et l’ami Alguido de VERITAS ; Jean-Pierre Risgalla représentant le Cercle algérianiste ; le fidèle Hervé Cuesta ; Serge Ighilameur de la toute jeune association des harkis de l’Aveyron ; Jean-Paul Gavino, monté de son Andalousie accueillante ; l’infatigable Gérard Prieur ; Robert Saucourt de l’AMEF ; le colonel Hamilton ; des dizaines de harkis représentant les associations de la région, d’autres venus de plus loin (dont un des Yvelines). Tous avec leurs porte-drapeaux et des chibanis dont les poitrines, lourdes de médailles, valent toutes les cartes d’identité. Des hommes, des femmes, des enfants.
Et combien d’autres encore que je ne puis citer faute de place.

La matinée du 26 février a été consacrée aux discours, aux motions, aux témoignages. Nous avions les yeux au bord du cœur ? Oui. Parce que ces témoignages, racontés avec des mots simples, sont de ceux que l’on ne peut entendre sans frémir, entra rabia et émotion.
Et une même constatation : cinquante ans après, les harkis ont été les oubliés de l’Histoire. Au profit, bien souvent, d’immigrés venus du Maghreb pour qui les gouvernements ont eu et ont toujours toutes les sollicitudes.

A midi, harkis et pieds-noirs – « Nous sommes un même peuple », ont répété Zohra et Hamid – ont partagé le sel et le pain. Quelques instants, je me suis pris à penser : c’est comme « là-bas », nous sommes ensemble et, ensemble, tout reste possible. Et, plus prosaïquement : nous sommes une masse électorale importante et l’élection présidentielle de 2012 approche…

Tous les élus locaux avaient été invités. Seuls le Front national et l’UMP ont répondu à l’invitation. Pour le FN, Louis Aliot, fils de pieds-noirs, et France Jamet dont le père, Alain, fut grièvement blessé dans les combats contre le FLN. Pour l’UMP, le député de Béziers, Jean-Pierre Grand, et celui de Montpellier, Elie Aboud. Louis Aliot et France Jamet n’avaient rien à prouver.

Jean-Pierre Grand et Elie Aboud, dont il faut saluer respectueusement le courage, avaient à expliquer l’inexplicable reculade d’un Sarkozy qui, pendant sa campagne de 2007 s’était engagé sans équivoque :

« Si je suis élu président de la République, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis et d’autres milliers de musulmans français qui lui avaient fait confiance, afin que l’oubli ne les assassine pas une seconde fois. »

Il a été élu président de la République. Et le président Sarkozy s’est assis sur les promesses du candidat Sarkozy…

Jean-Pierre Grand, maladroit ou n’ayant pas vraiment compris où il se trouvait, a cru bon, à un moment de son intervention, de dire qu’il était gaulliste… On était à Montpellier, mais il a eu droit, vous l’imaginez bien, à une conduite de Grenoble. Plus fin et, peut-être, plus intelligent, Elie Aboud a su trouver les mots justes et dit son combat – avec une poignée de députés – pour essayer de faire passer une loi qui reconnaîtrait, cinquante ans après il serait temps, une loi qui ferait enfin justice aux harkis
.
Nous en avons pris acte. Mais il faut bien que ce gouvernement comprenne que le « peuple des Français d’Algérie », gavé de promesses (auxquelles nombre des nôtres se laissèrent prendre, hélas), ne se contentera pas de mots. Il faut des actes. Pas après-demain. Pas demain. Pas tout à l’heure. Tout de suite. Et, en tout cas, avant la présidentielle de 2012

C’est pour le signifier sans équivoque que la Coordination nationale du mouvement de la résistance harkie appelle à une grande manifestation le 2 avril prochain à Nîmes : rassemblement à 13 heures, quai de la Fontaine, boulevard Gambetta, pour une longue marche qui passera devant la Maison carrée, les Arènes et se terminera (vers 18 heures) avenue Feuchères.

Le résumé de la situation est simple. Les harkis ont défendu la France. De Gaulle et son gouvernement les a livrés – au sens fort du terme – aux couteaux des égorgeurs FLN. Ceux qui, grâce à des officiers outrepassant les ordres honteux de Joxe et de Messmer, avaient pu regagner la métropole, furent jetés dans des camps de concentration (1). Pendant des années. C’est une tache sur le drapeau français et qui met la France en état de péché.
La reconnaissance de la responsabilité de l’Etat gaulliste doit être reconnue par une loi qui devra être adoptée par les deux chambres. Sinon, qu’ils prennent garde à la colère des légions. (1) En juin 1962, certains de ces hommes furent arrêtés en métropole et furent massacrés parfois sous les yeux de l’armée française…

ALAIN SANDERS Article extrait du n° 7298 du Jeudi 3 mars 2011

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