mardi 5 avril 2011

MANIFESTATION DES HARKIS ET DES PIEDS-NOIRS SUR FOND DE COLERE A NÎMES - AVEC UNE BAVURE POLICIERE DU PREFET DU GARD ET DU DIRECTEUR.D.S.P

NIMES

Édition du jeudi 31 mars 2011
Samedi, les harkis manifestent




Depuis mai 2009, des représentants des harkis manifestent devant l'Assemblée nationale. Samedi, la coordination nationale compte franchir une nouvelle étape. A Nîmes, puis le 23 avril à Avignon et le 14 mai à Montpellier, elle organise une marche revendicative. « Le 31 mars 2007, le candidat Nicolas Sarkozy nous avait promis de reconnaître les harkis et, depuis, c'est silence radio », s'indigne Hamid Gouraï, le président de la coordination nationale.

Le rendez-vous est fixé à 13 heures, place de la Maison-Carrée. Les harkis, qui pourraient être rejoints par des pieds-noirs, prendront la direction de la préfecture où ils espèrent être reçus par le préfet Hugues Bousiges. « Nous avons fait une demande en ce sens mais pour l'heure nous n'avons aucune réponse », s'impatiente Hamid Gouraï. Une impatience qui pourrait se transformer en colère : « Si nous ne sommes pas reçus par le préfet, nous organiserons des opérations coup de poing, indique Hamid Gouraï avant d'ajouter : Si on règle le problème des harkis, la France en sortira grandie. Depuis 1962, nous demandons à être reconnus comme Français à part entière. Nous ne nous battons pas pour des indemnités mais pour honorer ceux qui ont versé leur sang pour la France. »

Soulignant sa volonté d'indépendance vis-à-vis des partis politiques, la coordination indique que tous ceux qui voudront venir les soutenir samedi seront les bienvenus.


JEAN-PIERRE SOUCHE



MIDI-LIBRE : Édition du samedi 2 avril 2011

Nîmes Les harkis montrent leur colère et envahissent les voies SNCF
DR



Hier à Nîmes, près d’une centaine de personnes ont défilé en ville pour obtenir la reconnaissance de la France.

Hier, en début d’après-midi, entre les quais de la Fontaine et la préfecture, près d’une centaine de harkis et pieds-noirs sont venus crier leur colère. Parmi eux l’élue pied-noir de Sète Jocelyne Cassany, conseillère municipale UMP et Julien Sanchez, conseiller régional FN.

Mathieu Arrag, président de la coordination des harkis dans le Gard, martèle : « Nous sommes là pour rappeler à Nicolas Sarkozy ses engagements pris en mars 2007, lors de sa candidature à l’élection présidentielle. A cette époque, il avait déclaré : “Si je suis élu, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des harkis et des milliers de musulmans français qui lui avaient fait confiance”.

Depuis, Monsieur Sarkozy n’a pas tenu ses engagements, c’est pour cette raison que nous manifestons. Pour des problèmes de gaz et de pétrole, Sarkozy est à la botte de Bouteflika. » D’autres propos tout aussi musclés dans la bouche de Mohamed Djafour, président de Génération harkie de Mazamet : « Il faut se battre pour la dignité de nos pères et pour la communauté harkie. Cela fera bientôt cinquante ans que nous courbons l’échine. C’est à nous de passer à l’acte, sinon nous n’obtiendrons jamais reconnaissance. »

Les manifestants ont pris la direction de la préfecture, espérant être reçus par le préfet. Ce qui n’a pas été le cas. Ils se sont alors rendus à la gare de Nîmes où ils ont envahi les voies, obligeant la SNCF à stopper le trafic. La SNCF qui a demandé à la police nationale d’intervenir.

Mathieu Arrag a été interpellé et brièvement entendu au commissariat. À la suite de ces incidents, sept TGV, quatre allant vers le sud et trois vers Paris, se sont vus occasionner entre 15 et 50 minutes de retard. Sept TER ont subi entre 10 et 40 quarante minutes de retard.


FRANÇOIS CHARCELLAY

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