samedi 25 décembre 2010

POUR LA RECONNAISSANCE DES HARKIS: LA VEILLEE DU 18 AU 19 DECEMBRE 2010 DEVANT L'ASSEMBLEE NATIONALE A EU UN GRAND SUCCES MALGRE LE FROID ET LA NEIGE







ARTICLE DU JOURNAL PRESENT PAR OLIVIER FIGUERAS.

"AVEC ZOHRA ET HAMID"

Il neigeait... Ce 18 décembre vers 22 heures, lorsque j'approche de la place Edouard Herriot, j'ai le coeur serré: le temps n'est pas de la partie; et je m'attends presque à retrouver Zohra et Hamid pauvrement abrités sous l'un des porches qui leur offrent, parfois l'illusion d'un abri. Je sais déjà qu'Alain Sanders, qui, depuis des mois, se fait l'écho fidèle - quelque chose entre la caisse de résonance et la voix dans le désert... - de ce baroud d'honneur, ne sera pas là; bloqué par quelque congère dans sa tanière qu'il lui fallut déjà des heures, et un sérieux coup de pouce, pour rejoindre.
Miracle! au bout de la rue sombre, près de la masse borgne de l'Assemblée, une lumière brille. Certes! les circonstances n'ont pas permis la reconstitution d'un camp - ce sera pour plus tard... Mais la lumière- et la chaleur...- d'un brasero est là, accueillante.
Ils sont déjà vingt. Un peu plus tard, nous serons peut-être... Trente autour d'un petit brasero à chanter des chants de France, à se réchauffer d'un verre de café noir, ou d'un doigt de rhum; quelques gâteaux et fruits secs - presque les treize desserts de Noël.
A se réchauffer surtout de l'amitié, et de cette foi française qu'aucun gouvernement, qu'aucune politique ne saurait éteindre. L'invincible ardeur que les "Africains" ont au coeur, pour porter haut et fier le beau drapeau de notre France entière...
Pendant ce temps-là, comme l'a constaté, il y a déjà longtemps, Jean-Pax Méfret, "la France, insouciante, part en vancances"...
Il y avait là, autour de Zohra et d'Hamid... Il faudrait tous les nommer! Qu'on me permette de saluer ici Nicole Ferrandis, présidente de l'Association des victimes du 26 mars 1962 (isly.pagesperso-orange.fr), Alain Zeller, François Foucart... Et un adolescent de quinze ans, le plus jeune de notre petit groupe, qui avait tenu à m'accompagner... comme, il y a plus de trente ans, j'accompagnais mon père chez le bachaga Boualam... Une histoire qui ne meurt pas; une histoire qui se transmet.
En quittant Zohra et Hamid, dans cette nuit de décembre, à quelques jours de Noël, j'ai tourné une dernière fois la tête. Pour voir briller une dernière fois la petite flamme que Zohra et Hamid ont allumé, malgré la neige et le froid, à la mémoire de leurs pères, des anciens.
De ceux que nous n'oublierons pas, que nous n'oublierons jamais.
Parce qu'ils se sont battus, en France!
Et pour la France...

Olivier Figueras (du journal Présent)

1 commentaire:

  1. Un grand merci à Zhora et Hamid pour avoir partagé avec moi aujourd'hui un moment d'histoire et de convivialité.
    Une citoyenne reconnaissante.
    Isabelle Giez

    RépondreSupprimer